Le vice-président de la Conférence des évêques de France (CEF) Vincent Jordy a évoqué l'idée d'un référendum sur la fin de vie, lundi dans un entretien à L'Humanité.
"Face à la poussée de réseaux et de lobbies (...), ne faudrait-il pas donner la parole aux Français, sur un sujet aussi essentiel, par exemple sous la forme d’un référendum, comme l’avait évoqué le président de la République?" s'est interrogé l'archevêque de Tours, également porte-parole de la CEF sur la fin de vie.
Il a de nouveau déploré que "les verrous sautent, comme nous l’avions annoncé" dans la nouvelle mouture du texte qui sera discutée à partir de lundi en séance publique à l'Assemblée nationale, après avoir été modifié sur plusieurs points sensibles en commission parlementaire.
Par ailleurs "rien ne nous garantit que cette loi sera plus et mieux appliquée que les précédentes, notamment concernant le volet des soins palliatif, qui est le plus coûteux", a-t-il ajouté dans ce long entretien croisé avec le député communiste Pierre Dharréville, lui aussi hostile au texte.
"Cette loi pourrait produire sa propre dynamique en induisant une forme d'incitation" au suicide pour les plus faibles, a affirmé le député des Bouches-du-Rhône selon qui "l'autre risque, c’est qu'au nom de l’égalité des droits on élargisse toujours plus les critères".
Pour M. Dharréville, "le renforcement des soins palliatifs prévu dans le plan décennal est largement insuffisant et présenté de manière trompeuse".
"Si le calcul politique est de faire une réforme censée parler à la gauche, j'en discute farouchement le principe", a ajouté le député qui a reconnu "nager contre le courant" sur le sujet.
La Rédaction (avec AFP)